L’une des caractéristiques du concert (« Résistance Féminine »), (est) son intensité tellurique, la force sonore avec laquelle la composition reflète les événements… (Suite Impact) C’est un ensemble de morceaux dont certains font résonner les notes les plus basses du piano, comme un tremblement de terre, comme une libération viscérale et atavique, et dans laquelle María-Paz Santibáñez s’immerge complètement, avec sa virtuosité musicale, porteuse d’une énergie qui émeut le public alors qu’elle récite en Mapudungun, tout en chantant quelques-uns des cris de la révolte et tandis que d’une main, elle manie la cuillère en bois pour frapper la casserole et de l’autre, elle fait vibrer le clavier avec des notes qui sonnent comme des coups de feu et du tonnerre… A la fin de « Reñma », la pianiste frappe la casserole avec sa cuillère dans un crescendo qui fait dresser les cheveux sur la tête et avance comme le pouls inexorable du destin. Tragique. Démolisseur. Un silence de quelques secondes précède les applaudissements retentissants et excités du public. (Debussy et Bartók sont) une manière de rétablir l’ordre, une forme d’harmonie, après la plongée dans les sonorités et les évocations profondes et bouleversantes.
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